…012
Pour un convalescent, Asgad Ben-Adnah était plutôt actif. Après un examen de santé sommaire dans le meilleur hôpital de Turquie, il avait insisté pour poursuivre sa mission de paix, telle qu’il l’avait établie avec soin. Sa prochaine escale était la Grèce. À l’époque où il dirigeait Rome, Hadrien avait adoré ce pays au point d’en adopter toutes ses coutumes. Il portait donc la barbe, contrairement à tous les empereurs romains avant lui, et se vêtait comme les Grecs lorsqu’il ne remplissait pas ses fonctions officielles. En fait, Hadrien avait passé très peu de temps à Rome, ayant surtout été un chef qui visitait régulièrement toutes ses provinces. Il avait même voyagé jusqu’en Angleterre, où il avait d’ailleurs fait ériger un grand mur pour repousser les invasions barbares qui menaçaient ses colonies.
Une fois installé dans sa chambre d’hôtel, qui disposait d’une vue magnifique sur la mer Méditerranée, l’entrepreneur joignit par téléphone les trois personnes qui lui étaient les plus chères : Antinous, Océane et Benhayil. Son secrétaire voulut connaître tous les détails de l’attentat, tandis qu’Océane le pria de s’entourer de meilleurs protecteurs. Quant au jeune Grec, il se contenta de pleurer pendant les vingt minutes que dura l’appel. Voyant qu’il était inconsolable, Asgad demanda à Benhayil de mettre son protégé dans un avion à destination d’Athènes.
Malgré sa grande frayeur, Antinous monta dans le jet privé qui lui permettrait de retrouver son bienfaiteur. Il laissa l’hôtesse attacher sa ceinture et se cramponna à son fauteuil tandis que l’avion décollait de Jérusalem. Ne désirant pas voir le sol se dérober sous ses pieds, il garda les yeux fermés jusqu’à ce qu’on lui annonce qu’il était enfin arrivé. Un garde du corps vint le chercher à l’intérieur de l’appareil et l’accompagna jusqu’à une limousine noire aux vitres teintées. Cette fois-ci, Antinous garda les yeux bien ouverts. Il revenait enfin au pays qui l’avait vu naître.
Il ne se tourna pas vers l’intérieur des côtes, le long desquelles avaient poussé des milliers de maisons, mais plutôt vers la mer qui, elle, n’avait pas changé. Il se rappela son village, niché au pied d’une colline, au bord de l’océan. Il avait joui d’une enfance heureuse auprès de ses frères et sœurs. Puis, un jour, un navire s’était arrêté le long du quai de pierre. Par curiosité, les enfants avaient accouru. Un important personnage venait de débarquer en Grèce. On disait que c’était un Romain, mais qu’il parlait et lisait toutes les langues.
Tous les gamins avaient pris la fuite lorsque l’empereur avait commencé à s’avancer sur le quai. Tous sauf Antinous. Les yeux gris de Hadrien s’étaient alors posés sur lui. Jamais le garçon n’avait ressenti autant de fierté que lorsqu’un sourire s’était dessiné sur le visage du noble visiteur. Sans qu’il comprenne comment, quelques jours plus tard, l’empereur le faisait monter sur son bateau. Jamais plus Antinous n’avait revu ses parents.
Le garde du corps ne fit descendre le passager qu’une fois le périmètre de l’hôtel sécurisé. L’adolescent se soumit docilement à cette précaution, puis suivit l’homme jusqu’à la suite qu’occupait Hadrien. On lui en ouvrit la porte sans l’y suivre. Antinous fit quelques pas sur le magnifique tapis de Turquie qui reposait sur le plancher de tuiles brillantes. Il tendit l’oreille et entendit son protecteur qui s’entretenait avec quelqu’un. Il suivit sa voix et le trouva sur le balcon. Il parlait dans une de ces curieuses petites boîtes qu’on appelait des téléphones.
Lorsqu’il aperçut son jeune amant, Asgad indiqua à son interlocuteur qu’il le verrait plus tard dans la journée. Il déposa le petit appareil sur la table de fer forgé et ouvrit les bras. Antinous vint s’y blottir sans la moindre hésitation.
— Es-tu rassuré, maintenant ? chuchota l’homme d’affaires dans son oreille.
— Vos blessures vous font-elles encore souffrir ?
— Elles sont complètement guéries grâce au docteur Wolff.
Antinous se raidit dans ses bras.
— Comment te prouverai-je un jour qu’il ne veut que mon bien ? soupira Asgad avec découragement.
— Malgré tout le respect que je vous dois, monseigneur, vous n’y arriverez jamais, car j’ai vu le nécromant s’entretenir avec un démon.
— Je continue de croire que ce n’était qu’un mauvais rêve.
— J’étais pourtant debout lorsque vous m’avez vu près de la fenêtre, lui rappela l’adolescent.
— Certaines personnes rêvent éveillées, mon petit.
— Vous ne doutiez jamais de mes paroles, jadis.
Asgad lui frotta le dos pour le réconforter.
— Si nous parlions plutôt de choses réjouissantes ? proposa-t-il.
Il l’emmena s’asseoir à la table de la terrasse.
— Veux-tu du thé ?
Antinous secoua vivement la tête pour dire non.
— Tu es adorable même quand tu fais l’enfant, le taquina Hadrien.
— Ne vous préoccupez pas de moi et dites-moi plutôt quelles sont ces bonnes nouvelles.
— Je suis en train de reconquérir mon empire.
— Sans armée ?
— Par mes seuls talents de négociateur. D’ailleurs, je suis bien content que tu sois ici avec moi, car tu pourrais bien assister à un événement extraordinaire avant la fin de la semaine.
— Est-ce que le docteur Wolff y participera ?
— Antinous, pour l’amour du ciel !
Le jeune Grec baissa la tête et ses boucles brunes cachèrent son visage.
— Je suis sur le point d’être nommé président de la nouvelle Union eurasiatique ! Pourrions-nous arrêter de parler de mon médecin ?
— Vos désirs sont des ordres, monseigneur.
— Je veux que tu te réjouisses de mon bonheur, Antinous, pas que tu t’inquiètes continuellement de mon âme.
— Les deux sont importants pour moi.
Asgad sortit de la poche de son veston une carte géographique pliée en quatre. Il l’ouvrit devant son jeune ami. Elle avait été imprimée en noir et blanc, mais certains pays avaient été colorés en jaune à l’aide d’un marqueur.
— Voilà où j’en suis, déclara-t-il fièrement. Certains peuples seront plus difficiles à persuader que d’autres, mais j’ai confiance en mon pouvoir. Bientôt, je retournerai à Rome et réclamerai mon titre d’empereur. Je ferai aussi de toi mon seul héritier aux yeux de la loi et, à ma mort, tu auras le monde à tes pieds.
— Je trouverai un moyen de vous ramener de l’Hadès…
— Il y a un moment à peine, tu disais détester les nécromants, se moqua Asgad.
— Je n’ai pas dit que j’utiliserais les services de celui auquel vous pensez.
— Aurai-je un jour le dernier mot avec toi ?
— Jurez-moi que vous me garderez désormais à vos côtés.
— Tu n’aimes pas la compagnie de Pallas ?
— Si, mais mon cœur ne bat pas pour lui.
Antinous jugea que le moment n’était pas opportun de lui parler de sa rencontre avec Océane.
— Alors, soit. Mais tu devras porter ces vêtements que tu réprouves tant.
— Je ferai n’importe quoi.
Pour lui changer les idées, Asgad l’emmena à l’endroit même où ils s’étaient rencontrés des siècles auparavant. À leur grand étonnement, malgré la modernisation du village, le quai était toujours là ! La mer l’avait quelque peu érodé et de petites barques avaient remplacé les embarcations impériales, mais l’endroit le plus sacré aux yeux d’Antinous n’avait pas disparu comme tous les palais où il avait jadis vécu avec son bien-aimé.
L’adolescent ne se fit pas prier lorsque Asgad lui offrit d’aller marcher quelques minutes sur les pierres usées. Les gardes du corps se postèrent sur la grève, pivotant lentement sur eux-mêmes, comme des antennes télescopiques à la recherche d’extraterrestres. Antinous ne s’en soucia pas. Il gambada sur la rade comme un chevreau, revivant dans son esprit les merveilleux moments de son passé. Les pêcheurs l’observèrent avec consternation, puis quittèrent finalement leurs bateaux en emportant leurs prises.
Asgad rejoignit son protégé d’un pas plus prudent. Il se rappela alors que ce qui l’avait le plus frappé chez cet enfant grec, c’était son regard d’une grande intelligence. L’empereur avait fait retrouver sa famille, qui avait accepté sans la moindre hésitation la petite fortune qu’on lui offrait pour leur fils. Antinous serait éduqué comme un prince à Rome.
— Je me suis embarqué ici-même avec vous ! s’exclama alors l’adolescent, sortant Asgad de sa rêverie.
« Il est bon de le revoir si heureux », songea l’homme d’affaires.
— C’était le premier jour d’une vie merveilleuse ! continua Antinous.
« Mais si courte », déplora Asgad.
— Je louerai un bateau et je t’emmènerai une fois de plus sur la mer, si tu le veux, offrit-il.
Antinous revint vers lui, le visage rayonnant.
— J’interpréterai donc ce sourire comme un oui, se réjouit Asgad.
Suivi de leur cortège de protecteurs, l’homme et l’adolescent tentèrent de retracer leurs pas jusqu’à la chaumière qu’habitaient les parents du jeune Grec, autrefois. Ils furent bien peinés de constater qu’un immeuble à logements s’élevait désormais à cet endroit.
— Peut-être que quelqu’un saurait où ils sont allés, suggéra innocemment Antinous.
Lorsqu’il avait ouvert les yeux dans le sarcophage fourni par le docteur Wolff, le jeune Grec avait eu l’impression de n’être demeuré inconscient qu’un instant. Son ancienne vie, même si elle remontait à près de deux mille ans, était encore fraîche dans sa mémoire.
— Nous ferons cette recherche une autre fois, répondit finalement Asgad pour ne pas gâcher sa belle humeur. Je dois assister à un important dîner ce soir.
— Pourrais-je vous y accompagner ?
— J’allais justement te le demander.
Ravi, Antinous le suivit jusqu’à la voiture. Il accepta même de mettre de belles chaussures avec son pantalon et sa chemise blanche. Le président grec les attendait sur la terrasse près de la piscine, d’où on avait chassé tous les touristes. Des soldats se tenaient au garde-à-vous à toutes les sorties.
Asgad présenta son jeune ami au président et à ses conseillers, puis tous les convives prirent place autour d’une grande table ronde. De la musique jouait en sourdine. Assis près de son aimé, Antinous ne pouvait s’empêcher de regarder autour de lui. Tout était si nouveau pour lui. L’éclairage de l’endroit le fascinait surtout. Il y avait de petites ampoules dans tous les arbres et même la piscine produisait sa propre lumière. Un hélicoptère patrouillait le secteur, balayant les collines avoisinantes d’un puissant faisceau bleuâtre. « Ce monde regorge de magie », conclut finalement l’adolescent.
Il se demanda si un simple mortel comme lui pourrait y survivre bien longtemps.
Antinous ne prêta pas attention aux propos échangés autour de la table. La seule présence de son protecteur suffisait à son bonheur. Au moment du digestif, les invités d’Asgad marchèrent avec lui autour de la piscine pour se dégourdir les jambes. Antinous grimpa plutôt sur le tremplin pour observer le fond de l’eau. C’est alors qu’il entendit un curieux craquement dans les buissons qui encerclaient la terrasse. Les soldats qui sécurisaient le jardin ne réagirent pas.
Jadis, lorsque l’empereur s’entretenait avec ses généraux ou ses conseillers, il arrivait que des espions se glissent dans le palais, ou sous la tente lorsqu’ils étaient en route pour une autre contrée. Ces sycophantes ne vivaient jamais assez longtemps pour répéter ce qu’ils avaient appris. Même s’il adorait les arts et la poésie, Hadrien avait été soldat. Il était sans pitié pour ceux qui transgressaient ses lois.
— Antinous, viens un peu par ici, l’appela alors Asgad.
L’adolescent bondit de son perchoir et s’approcha de son bien-aimé.
— Ces hommes désirent connaître l’identité de mon héritier, lui dit l’homme d’affaires.
Le jeune Grec les salua poliment de la tête, mais sans prononcer un seul mot.
— Il est timide, mais c’est un grand guerrier.
— Pas aussi puissant que vous… monsieur, répliqua Antinous.
Il avait failli l’appeler monseigneur devant les politiciens, ce qu’Asgad lui avait formellement défendu. « À Rome, on fait comme les Romains », avait-il ajouté. Dans cet univers, Hadrien s’appelait Asgad et c’était un monsieur, pas un empereur.
La soirée se termina par des poignées de main chaleureuses et même quelques claques amicales dans le dos. Le sourire qui éclairait le visage d’Asgad réjouissait Antinous. Tout allait pour le mieux jusqu’à ce qu’ils réintègrent l’hôtel. Au milieu du lobby se tenait le docteur Wolff.
— Monsieur Ben-Adnah, je dois vous parler, s’annonça le médecin.
— À cette heure ? s’étonna l’entrepreneur.
— Il s’agit de votre santé.
— Dans ce cas, montez avec nous.
Antinous écarquilla les yeux, horrifié. Les paupières lourdes, l’empereur ne perçut pas son malaise. Il se traîna plutôt les pieds jusqu’à sa suite.
— Tu peux te coucher, mon petit, dit-il à l’adolescent, lorsqu’ils furent à l’intérieur. Tout en se débarrassant de ses vêtements modernes et en enfilant son chiton, le jeune Grec prit soin de rester près de la porte pour entendre leur conversation.
— Pourquoi êtes-vous inquiet, docteur ? demanda Asgad en dénouant sa cravate.
— J’ai obtenu les résultats des tests que je vous ai fait subir à l’hôpital, en Turquie, mentit Ahriman. Si vous voulez poursuivre cette odyssée diplomatique, vous devrez prendre un nouveau médicament de façon régulière.
— Je me sens pourtant remis.
Le Faux Prophète marcha jusqu’au bar. Il sortit une bouteille d’eau du réfrigérateur, la déboucha et y versa une petite quantité de poudre dorée. Il tendit ensuite le mélange à son patient.
— Qu’est-ce que c’est ? se méfia Asgad.
— Lorsqu’un homme perd beaucoup de sang, il a besoin de fer pour s’en remettre. Je vous en prie, n’attendez pas plus longtemps et buvez.
Asgad en avala d’abord une gorgée. La boisson n’avait aucun goût particulier, même si elle scintillait comme une décoration de Noël.
— Combien de fois par jour devrai-je boire cette mixture ?
— Au moins une fois par semaine, mais soyez sans crainte, je vous l’apporterai en temps voulu. Vous pouvez compter sur moi.
L’entrepreneur but le reste de l’eau brillante d’un seul trait pour se débarrasser du médecin qui terrorisait Antinous.
— Très bien, le félicita Ahriman. Je vous souhaite une bonne nuit, monseigneur.
Le démon quitta la suite en dissimulant de son mieux sa satisfaction. Dès qu’il fut parti, Asgad regagna sa chambre. À peine s’était-il dévêtu qu’il posait la tête sur l’oreiller, sombrant dans un sommeil profond. Antinous le secoua sans parvenir à le réveiller. « Mais son cœur bat toujours », constata l’adolescent en appuyant l’oreille sur sa poitrine.
— Ce n’est pas un remède qu’il lui a fait avaler…, comprit-il finalement.
Furieux, le jeune Grec courut dans le corridor avec l’intention de pourchasser le sorcier et de le sommer de laisser l’empereur tranquille. Il entendit des pas dans l’escalier de secours et se pencha par-dessus la balustrade. Les pans de l’imperméable noir du Faux Prophète volaient sur les marches. Antinous le suivit sans réfléchir. Il atteignit le rez-de-chaussée au moment où la porte de sortie se refermait. Le temps qu’il comprenne le fonctionnement de la poignée permit à Ahriman de distancer l’adolescent.
Antinous ouvrit la porte et vit qu’Ahriman avait traversé la route. Il marchait vers la falaise où se brisaient les vagues de l’océan sous les rayons de la lune. Puis il disparut d’un seul coup ! Abasourdi, le jeune Grec suivit le démon. Il s’accroupit sur le sol en arrivant au bord du précipice et jeta un coup d’œil en bas. Ahriman était debout sur un écueil. Autour de lui volait une étrange créature qui n’était pas un oiseau.
« Zeus, je vous en conjure, ne laissez pas le nécromant s’emparer de l’âme de Hadrien », pria Antinous. Il ignorait évidement que l’enveloppe physique d’Asgad appartenait déjà à Satan.
Le Naas effectuait des cercles autour du Faux Prophète comme un pigeon incapable de se poser sur une corniche. En fait, il était surprenant qu’il arrive à se maintenir dans les airs avec de semblables ailes en lambeaux.
— Qui m’a attaqué ? le questionna l’Orphis.
— Il se trame une révolte dans les mondes souterrains, l’avertit son informateur dans son langage grinçant.
— Qui est-ce ? rugit Ahriman en reprenant sa forme reptilienne.
— Asmodeus a persuadé plusieurs d’entre nous de le suivre pendant que vous faites la belle vie à la surface.
— Bande d’imbéciles…
Des nuages noirs apparurent de nulle part, masquant la lune.
— Écoutez-moi ! ordonna le Faux Prophète.
Pour les humains, sa voix s’était transformée en de violents coups de tonnerre. Antinous se mit les mains sur les oreilles pour les protéger. Le sol tremblait sous ses genoux. « Il est en train de jeter un sort à quelqu’un », s’énerva-t-il. Pourquoi Hadrien avait-il gardé ce sorcier à son service ? Pourquoi n’avait-il pas pris au sérieux les mises en garde de la seule personne qui voulait son bien ?
— Tous ceux qui obéiront à Asmodeus périront de ma main ! poursuivit Ahriman, en colère. Je suis le bras droit du Prince des Ténèbres en ce monde ! C’est moi seul qui vous commande !
Des éclairs fulgurants frappèrent la mer à plusieurs endroits. Cette fois, Antinous perçut le danger. Il recula, se leva et courut vers l’hôtel pour se mettre à l’abri. La foudre tomba à quelques centimètres de ses talons, lui causant une atroce douleur dans les jambes. Perdant l’équilibre, il tomba de tout son long dans le lobby sous le regard étonné de l’unique préposé à la réception. Antinous se traîna de peine et de misère jusqu’à l’ascenseur. Revenu de sa surprise, le majordome se précipita à son secours.
— Aidez-moi à monter à la chambre ! supplia l’adolescent.
— Si vous êtes blessé, il serait plus utile que je vous fasse conduire à l’hôpital, monsieur.
— Je dois m’assurer qu’il est encore là !
— De qui parlez-vous ?
— De… Asgad.
Voyant qu’il n’arriverait pas à le mettre dans un taxi, le réceptionniste l’aida à se relever et à se rendre à la suite. Il utilisa son passe-partout pour y accéder et épaula Antinous jusqu’à la porte de la chambre. Asgad dormait paisiblement dans son lit, malgré la tempête qui faisait rage.
— Laissez-nous, maintenant, exigea l’adolescent, soulagé.